CONSEILS AUX JEUNES ÉLEVEURS..
Par
Dr. Denis DESCAMPS
(Revue du mois de juin 1997)
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Le fauve R.e. DAY DREEM de Condivicnum,
fils de R.E. Ch. ARES du Bois du Tôt (s.r. SAMOUR de la Javottière x R.E. TEKSA du Sort des Bois) et de ADENA de Condivicnum (SOCRATE du Sort des Bois x ROMANCE de la Vallée d'Erdre et Donneau). La mère de ROMANCE, IDOLE de la Forêt d'Ardenne est le maillon unique par lequel toute une série de sujets se retrouve aujourd'hui dans les pedigrees, des FLORIN du Colombophile, ROMIE des Hauts de Bièvre, ODIN de l'Ardenne de France, IVAN de (lédeville, ARNO de Sang Bleu ou bien d'autres. Le père de ROMANCE est JERRY Il du Clos du Cher, B.Tr., fils de R.E. QUOWBOY de Long Spinoy et de ROSETTE du Clos St-Jacques. DAY DREEM a démarré avec éclat une production où se signalent le grand gagnant R.E. FOEHN du Bois du Tôt, et beaucoup de sujets de premier ordre : cette carrière a été malheu reusement stoppée tôt par l'exil des maîtres à l'lle de la Réunion, exil qui vient de se termi ner et laisse augurer d'une seconde vague de production. (Photo : YAN). |
Il n'y a pas d' âge pour s' adonnerà l' élevage : certains ont découvert le virus à l'adolescence, d'autres au calme de la retraite et beaucoup entre les deux : aussi la notion de "jeune éleveur" n'a rien à voir avec l'état civil. De plus la passion a souvent la vertu d'effacer les années et il est souvent fascinant de voir la jeunesse d'esprit qu'ont pu conserver jusqu'à un âge théorique avancé certains de nos grands prédécesseurs qui ont guidé les premiers pas cynophiles de beaucoup d'entre nous.
Dans toute entreprise, pour déterminer les moyens, il faut connaître les buts ils peuvent être variables pour les différentes personnes qui décident un jour de produire leur première portée : la bonne catégorie est celle de ceux qui avant tout veulent se rendre utiles à la Race.
Pour certains l'objectif initial n'est pas là : untel voudra faire effectuer une portée à sa chienne parce que le voisin a un mâle "de la même race" et voudrait en donner un petit à sa belle-sœur. Un autre s'est rendu compte qu'une portée de dix chiots vendus 3.500 Francs chacun, cela peut fortement arrondir la fin de mois. Le même, un peu plus tard, continuant la même logique, deviendra peut-être un éleveur plus ou moins professionnel, produisant de nombreux chiots, sans avoir nécessairement d'impératif de qualité.
Ces personnes desservent la Race dans la mesure bien évidente où les sujets de piètre qualité qu'ils peuvent produire vont faire une telle contre propagande que leurs acquéreurs et toutes leurs relations ne prendront plus jamais un autre sujet de la même race. De plus ils empêchent ceux qui produisent des sul ets de qualité de placer leurs chiots, l'acquéreur moyen manquant souvent de discernement : c'est d'ailleurs là l'un des objectifs des structures de la C%nophilie que de donner au public les éléments pour être mieux armé pour choisir
Ces producteurs bénéficient du travail des éleveurs de la bonne catégorie, responsable de la notoriété de la Race, ce qui leur permet d'avoir de la demande pour leurs chiots, et nuisent donc à la fois à cette notoriété et à ces bons éleveurs, ce qui est une double injustice. Certains se rendent cependant compte que la mauvaise qualité nuit à très court terme, par de multiples problèmes rencontrés avec les acquéreurs, et, à l'opposé, que la bonne qualité à des conséquences positives à court ou moyen terme, grâce à la bonne réputation faite par les sujets dans l'entourage de leur maître ou grâce au fait que l'acquéreur reprendra un sujet dans le même élevage à la disparition du premier : ainsi certains de ces éleveurs, ayant compris la nécessité de la qualité, rejoindront la bonne catégorie.
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Le sable s.r. LUCIUS du Clos du Cher,
fils de s.r. VAOUR du Mas de Sèvre(R.F. QUARRY van Nekkerberg Ter
Leie x R.e. LILY du Chemin des Dames)et de URSA du Clos du Cher ( R.E.
OLOF du Léman x R.E. POLKA de lamara), l'un des sujets nés en 1975 qu'on retrouve aujourd'hui, à petite dose, principalement parson arrière petit-fils s.r. GOUROU du Crépuscule des Loups, via ANITA du Clos du Cher et ESYdu Crépuscule des Loups. LUCIUS était l'un des meilleurs chiens de sa génération et auraitmérité de reproduire plus qu'il ne l'a fait. (Photo : CAT). |
Le fauve GOUROU du Crépuscule
des Loups, fils de R.E. ARES du Bois du Tôt, et de ESY du Crépuscule
des loups (CAPRICE des Hauts de Bièvre x ANITA du Clos du Cher).
Par son côté maternel GOUROU rassemble plusieurs sangs qui
ont failli être écartés de toute influence, en particulier
celui de la mère de ANITA, ROSE D'OR des Hauts de Bièvre,
fille de la R.E. VENUS des Clés du Rêve, mère dans
les années 75 d'une série de ténors qu'on aurait
pu alors croire incontournables et qui ont totalement disparus de tout
pedigree. Cela arrive même à de très bons élevages.
GOUROU paraît lui avoir de bonnes chances d'être l'un des
chiens nés en 1991 qui influeront, grâce à des qualités
de raceur qui semblent se préciser. (Photo : YAN) |
Comment un éleveur peut-il être
utile à la Race ?
En gagnant le CAC de la Spéciale d'Élevage ? En produisant un
sujet, pas le champion, mais qui fait longtemps la grande joie de toute une
famille, avec un excellent caractère, une excellente santé ? En
produisant le même qui de plus va se révéler doué
sur le terrain d'agility, de pistage, d'obédience chez les nordiques,
ou le ring, en résumé faire le plaisir et la fierté de
son maître et de son producteur ?
Oui, de toutes ces façons mais pas seulement : être utile à
la Race c'est aussi, voire surtout, intervenir dans sa perpétuation.
Lorsque l'on consulte les archives généalogiques de la Race, on constate que seule une extrême minorité des sujets se retrouve 10 ou 20 ans plus tard dans les pedigrees : pour donner un ordre de grandeur citons quelques exemples
• Sur les 908 poils longs nés en France en 1965 (678 Grcenendaëls et 230 Tervuerens), seuls 12 (11 Grœnenclaëls et 1 Tervueren) e trouvent dans la généalogie d'au moins un des sujets d'un vaste échantillon assez représentatif du cheptel actuel constitué par les dix premiers de chacune des 4 classes ouvertes poils longs des deux dernières Spéciales d'Élevage.
• Sur les 1291 poils longs nés en 1970 (787 Grœnenclaëls et 504 Tervuerens) on en trouve également 12 qui laissent une trace (8 Grœnenclaëls et 4 Tervuerens, dont trois issus de 1 ou 2 noirs
• Sur les 1548 poils longs nés en 1975 (670 Groenendaëls
et 878 Tervuerens) on en trouve 1 1 (7 Grcenendaëls et 7 Tervuerens dont
4 sable)
• Sur les 2398 poils longs nés en 1980 (993 Groenendaëls et
1405 Tervuerens) on en trouve 16 (13 Grœnenclaëls et 3 Tervuerens
dont 1 sable)
• Sur les 2364 poils longs nés en 1985 (902 Groenendaëls et
1462 Tervuerens), on en trouve 14 (4 Groenendaëls et 10 Tervuerens dont
3 sable). Ainsi sur les 8509 sujets nés pendant ces 5 années prises
en exemple, seuls 68 se trouvent dans le pedigree d'au moins 1 des 80 sujets
nés dans les années 1990 constituant cet échantillon, soit
0,8% !
Donc, en moyenne, moins de 1 chien sur 100 laisse une trace définitive
sur le cheptel.
Il serait d'ailleurs intéressant de publier un listing
complet de ces sujets influents, avec le calcul de la dose d'influence, en se
basant par exemple sur l'effectif des classés de la prochaine Spéciale
d'Elevage. Ce chiffre étonnamment faible de 1 % montre que dans l'élevage
du Berger Belge en France la sélection est intense, le principe de la
sélection étant de dégager une élite appelée
à reproduire pour perpétuer ou généraliser un ensemble
de qualités qu'elle concentre : cette élite qui se perpétue
est donc limitée à 1 % de l'ensemble des sujets qui naissent.
Le problème est que, toujours à la lumière de ces archives
généalogiques, la probabilité pour un sujet d'appartenir
à la minorité influente est très inégale selon l'élevage
dont il vient : certains élevages, même de bonne volonté,
produisent des quantités de chiens qu'on ne voit systématiquement
jamais dans les pedigrees ultérieurs, tandis que d'autres élevages
produisent bien plus de 1 % de sujets qu'on retrouve dans les pedigrees 20 ans
après. C'est donc, on s'en serait douté, que le hasard en élevage
a une part limitée, et que des élevages sont plus doués
que d'autres pour intervenir sur le futur de la Race. En essayant d'étudier
comment certains ont pu réussir à construire les générations
du futur et comment d'autres ont été totalement absents de cette
construction, on peut déterminer certaines lignes de conduite instructives
nous allons donc aborder les différentes phases de l'Elevage et essayer
de voir, à chaque étape, quels sont les choix permettant d'avoir
plus ou moins de chance de réussir Je ne prétends bien sûr
pas détenir la Science et j'espère bien que mes réflexions
en inspireront d'autres qui enrichiront ces colonnes
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s.r. DUC BEAUNOIR du Buguet Haut,
fils de R.E. Ch. KADOUR de la Quièvre(Ch. EGO de la Quièvre
x s.r. GITANE de la Quièvre) et de s.r. TINA -BELLE du Buguet Haut
(R.F. (h. LOUKY des Séveriers x ORLANE -DIANE de Valanes, elle-même
fille de s.r. VETO des Horizons Boisés et de MOUSSIA du Chemin
des Dames). DUC, l'un des tout meilleurs chiens de sa génération,
ne sera pas parmi ceux nés en 1988 qu'on retrouvera ultérieurement
dans les pedigrees : il a été victime d'une double malchance
: d'abord une crainte certainement exagérée d'un certain
nombre d'éleveurs après des rumeurs de dyspla sie chez des petits-enfants de son père, puis le fait que, resté à l'élevage, sa maîtresse se soit résolue à le castrer en le voyant martyr à chaque période de chaleur des chiennes. Cela me semble bien dommage chez ce fils et petit-fils des deux plus grands raceurs depuis 20 ans. Là encore on voit une belle tête bien mâle sans lourdeur. (Photo : YAN). |
R.E. RUTH du Mas de Sèvre,
fille des célèbres R.E. JERRY de lamara (Ch. Int. DEMON
du Chemin des Dames x DALILA des Ardennes du Coitron) et R.e. LILY du
Chemin des Dames (GRAND PITOU du Chemin des Dames x FILOUSE du Chemin
des Dames) : elle est l'un 14 sujets influents nés en 1968, première
reproductrice de l'élevage du Puy Las Rodas où elle a donné
dans sa seule portée les s.r. URY et ULLY et la R.E. UTAH tous
du Puy las Rodas, en alliance avec le sable R.E. QUARRY van Nekkerberg
Ter Leie. Notons aussi la très belle tête, avec d'excellentes
proportions internes, le museau étant bien fait, avec de la substance
sans lourdeur. |
Le démarrage en élevage
Il se fait souvent par hasard : on acquiert un Berger Belge parce que l'on a
connu la Race parfois dans une travée d'exposition canine, parfois chez
des amis ou voisins. On trouve le chiot souvent au hasard de petites annonces
locales, et on tombe chez un éleveur d'une catégorie variable
: parfois un excellent qui fournit un attachant chiot en excellente santé,
déjà étincelant d'intelligence et faisant l'admiration
de tous. On est séduit par son chien, l'éleveur s'y intéresse,
en prend des nouvelles, a incité à adhérer au Club Français
du Chien de Berger Belge pour disposer du maximum d'informations pour mieux
élever son chien mieux le comprendre, connaître sa famille et mieux
savoir comment il a été fait.
Tout naturellement on est amené un jour à présenter son chien dans une exposition, pour "valider son pedigree". C'est parfois la petite exposition locale, ou alors, déjà, motivé par l'éleveur convaincu de la valeur de son élève, on va affronter d'emblée une grosse compétition : là, surprise, on s'aperçoit que le chien plaît au Juge, est remarqué aussi par des spectateurs ou concurrents qui ont l'air d'être des connaisseurs, on aime l'ambiance, on a envie de recommencer et on se prend au jeu. Ainsi arrive le virus des expositions, avec l'envie et le plaisir de gagner, les occasions de voyager et de rencontrer des concurrents d'horizons variés, tout un monde, grâce à son chien et avec lui. C'est souvent après avoir parcouru ce chemin que survient l'idée selon laquelle les joies rencontrées tout au long des victoires de son chien peuvent être multipliées en produisant soi-même les futurs gagnants. Ainsi le premier chien de l'éleveur est-il souvent un chien qui n'avait pas été acquis au départ pour l'élevage : les multiples exemples montrent que tout est possible en ce qui concerne la valeur de ce premier chien : une constante, c'est souvent, à défaut d'être le grand champion, un chien très attachant et à grande personnalité, celui qu'on a du mal à oublier après.
Ce premier chien peut être un mâle. Citons en 1925 un futur Champion PITOU des Barricades, en 1954 un DJINN III du Chemin des Dames, en 1956 un FURAX du Clos Saint-Clair, en 1963 un MAC KAY de la Mubecka, en 1964 un NICK des Hauts de Bièvre, en 1974 un JERRY II du Clos du Cher, en 1975 un LYNX du Périgord Vert, fondateurs respectifs des élevages du Chemin des Dames, du Parc de l'Hay, des Hauts de Bièvre, du Puy Las Rodas, du Bois du Tôt, de Condivicnum ou du Mas de la Galandie.
Dans la majorité de ces cas on a suivi le scénario précité et, le mâle étant adulte, on a acquis une chienne pour la marier avec lui ou gardé une fille de lui obtenue d'une saillie à l'extérieur : dans certains des cas précités cela a été une grande réussite mais ce n'est pas la re'gle. Parfois le premier chien n'a pas reproduit et s'est contenté d'insuffler la fibre cynophile. Il s'est souvent présenté que le premier chien soit une chienne : si elle était de qualité moyenne certains n'ont pas compté sur elle pour commencer leur élevage, d'autres ont élevé un peu, le temps de se rendre compte qu'il fallait une autre base pour, faire du travail solide : à cette catégorie d'élevages dont Io passion a été initiée par une chienne mais où le début de la réussite s'est fait avec une autre appartiennent par exemple l'élevage de lamara, du Mas des Lavandes (avec LASSIE du Val d'Orge), du Mas de Sèvres, de la Clairière aux Louves (avec PULKIE de la Roche aux Vents). Ainsi il est souvent arrivé que le premier chien, mâle ou femelle, celui qui donne le goût de l'élevage, s'avère ne pas être celui qui va permettre la réussite de l'élevage : on en arrive donc au cas général.
On désire commencer l'élevage et on souhaite acquérir un sujet quels sont les critères de choix :
• LE SEXE: il est évident que lorsque l'on choisit il faut commencer avec une femelle : c'est d'ailleurs vrai non seulement pour le début mais aussi pour toute la durée de l'élevage : le fait d'avoir un mâle s'avère souvent nuisible, car on est toujours tenté de l'utiliser même s'il est moyen ou s'il ne convient pas parfaitement à la chienne ; de plus il prend toujours une place qui pourrait être occupée avec profit par une chienne. Enfin la vie est compliquée pour un mâle quand les chiennes sont en chasse : il faut avoir des portes solides et des clôtures hautes ! Inéluctablement il arrivera des accidents ; si le mâle qu'on veut garder s'appelle ONIX du Chemin des Dames ou LOUKY des Séveriers on peut cependant envisager une entorse à la règle
• CHIOT OU ADULTE : en général, lorsqu'un
éleveur se sépare d'une chienne adulte qu'il a lui même
élevée, c'est qu'elle ne lui convient pas, pour une raison X visible
ou cachée ; elle risque donc de ne pas être une bonne base pour
un futur élevage de qualité. Lorsque c'est un particulier qui
se sep are d'une chienne adulte, c'est aussi en général qu'elle
présente un problème, souvent de caractère, pas nécessairement
un défaut détectable au premier abord, lorsqu'on la voit, mais
ce qu'on constate vite rentré à la maison avec la chienne, du
genre destructrice de murs ou invétérée aboyeuse, ou, fait
exceptionnel, ne supportant pas les enfants, ou incorrigiblement sale : ces
défauts n'empêcheront pas la chienne de gagner en exposition mais
vont la rendre difficile à vivre, et, dans la mesure où tout a
une composante héréditaire, seront un handicap pour la capacité
de survie de la future lignée. Ceci dit il peut exister exceptionnellement
une situation où une réellement excellente chienne est à
céder : soit de la part de particuliers, pour par exemple des changements
de situation imprévisibles, ou de la part d'éleveurs, par exemple
pour des problèmes de santé : c'est ainsi qu'ont pu se trouver
un jour à céder des chiennes comme les futures R.e. MICK de lamara
et R.e. LILY du Chemin des Dames : là l'aubaine était absolument
à saisir, et ceux qui l'ont saisie n'ont pas eu à le regretter
Peut aussi se présenter le cas d'éleveurs cessant leur activité
ou prenant une autre orientation : c'est ainsi qu'une future R.e. VANILLE des
Loups Mutins a pu quitter à deux ans son élevage d'origine. Tout
cela est cependant très exceptionnel. Pour démarrer en élevage
il faut donc acquérir une jeune chienne au sevrage.
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s.r. IMHOTEP de Condivicnum, fils de
R.E. DAY DREEM de Condivicnum et de R.e. FETEN deCondivicnum (R.F. DANDY
du Chemin des Dames x R.e. BRENNIE du Sort des Bois) ce chien sera-t-il l'un de ceux nés en 1993 que l'on retrouvera dans les pedigrees dans 20 ans : l'avenir le dira. (Photo : YAN). |
R.E. Ch. SIDOU de d'Artamas (OREL de
la Nouvelle Vague x MLLE de Bonnetain), petit-fils de s.r. KACHAN de d'Artamas
et de KILT delamara, frère de R.E. JERRY de lamara. SIDOU a été
l'un des grands gagnants de son époque et il est l'un des 11 poils
longs nés en 1969 qu'on retrouve dans les pedigrees d'aujourd'hui, même si c'est à petite dose, via principale ment sa fille VALLIE des Forges Monceux (Elite B) et sa petite-fille NITA de d'Artamas, mère de s.r. SORBONNE de d'Artamas. Notons au passage la très belle tête ciselée, avec beaucoup de classe sans fluidité, grâce en particulier à des zygomatiques qu'on devine bien effacés et àun museau qui est très bien dessiné. (Photo : CAT). |
La première étape est celle de la collecte de
l'information
• Il faut tout d'abord acquérir un maximum d'informations sur l'histoire
de la race en général, sur l'élevage, sur les lignées
: pour cela chacun peut obtenir es documents de base utiles que sont les ouvrages
intitulés "LE BERGER BELGE", l'un par Mme AUBRY, 'autre par
le Dr SURGET ainsi que les collections anciennes de la Revue, qui sont l'histoire
vivante et au jour le jour de la Race depuis près de 30 ans.
• Il faut par ailleurs s'aiguiser l'ceil en exposition pour commencer à détecter les points importants de l'esthétique et faire la connaissance des ténors dont pourrait être issue la future chiotte. Il faut donc voir au moins les grandes manifestations que sont la Spéciale d'Elevage annuelle le Championnat de Paris et les Spéciales de province. Il peut ne pas être inutile de voir ce qui se passe à l'étranger les expositions les plus intéressantes étant aussi les Spéciales d'Elevage.
• Tout aussi important il faut amorcer le dialogue avec
les éleveurs qui pourront apprendre des choses qu'on a pu ne pas écrire
dans les sources précitées, en particulier dans un domaine suffisamment
polémique pour ne pas se prêter facilement à l'écrit
qu'est celui des tares. Un principe est qu'il faut fuir l'éleveur qui
dit : "moi je n'ai jamais eu de problème dans mon élevage
sauf le manque d'une petite prémolaire il y a 30 ans !". Les lignées
de tous sont proches et ce qui arrive ici ne peut pas ne jamais être arrivé
là. Parmi ce qu'il est commun d'appeler des tares il existe une hiérarchie
1- Les problèmes de DENTURE relèvent du défaut et non de
la tare, puisqu'ils ne nuisent en rien à la santé du chien et
ne nuiront en rien à la satisfaction que pourra avoir un simple confirmation
Le problème est qu'ils sont la cause la plus fréquente de non
confirmation : ce qui veut dire du temps perdu et un chien à la maison
auquel on s'est attaché, qui prend une place et est totalement inutile
pour la reproduction (s'il lui manque deux grosses prémolaires ou plus
ou s'il a un réel prognathisme) : il est donc utile d'obtenir de bons
renseignements sur la question dans la famille.
2- Les problèmes de manque de TESTICULES sont plus gênants parce
qu'ils peuvent s'accompagner de complications, certes rares et tardives, sur
le plan santé : la chienne n'est pas concernée mais la sceur des
monorchides transmettra vraisemblablement à un nombre variable de ses
fils la tare ; à leur éventuel futur problème de santé
s'ajoutera le fait qu'ils seront de toutes façons inutiles pour les expositions
et l'élevage, d'où une amputation du potentiel de perpétuation
de la lignée.
3- Les problèmes de DYSPLASIE : sont à prendre en compte, sachant
tout de même que les Bergers Belges qui montrent des symptômes de
leur dysplasie sont rarissimes, même à un âge avancé,
qu'il y a très peu de différence entre un stade B et un stade
C (étant acceptés comme indemnes les stades A et B), qu'il existe
des causes d'erreur dans la façon dont est prise la radiographie, qu'il
existe une certaine subjectivité dans la lecture, qu'il existe des facteurs
nutritionnels importants dans la genèse de la dysplasie et que l'hérédité
bien qu'existante nécessite une étude sur un grand nombre de cas
pour être affirmée dans une lignée. Donc bien sûr,
il ne faut prendre la chiotte qu'avec des parents radiographiés mais
ne pas se traumatiser si un grandpère ou un oncle a un stade C.
4- Les problèmes de MANIFESTATIONS NERVEUSES : existent chez le Berger
Belge (moins que dans d'autres races), heureusement beaucoup moins dans le cheptel
d'aujourd'hui que dans certaines lignées Tervuerens d'il y a 20 ou 30
ans. Ces manifestations sont traumatisantes pour le chien et pour son maître,
fortement héréditaires, et ont été responsables
de la disparition totale sans influence de certaines lipnées dont les
éleveurs n'avaient pas été assez vigilants. Il est essentiel
pour le "jeune éleveur" acquérant une jeune chiotte
de s'assurer au maximum de la sécurité de sa lignée le
gros problème pour une Association de Race voulant éradiquer cette
tare est qu'elle est complexe et qu'il n'en existe pas de moyen simple de dépistage.
La seule base de données est celle des propriétaires qui affirment
que leur chien est sujet au problème. D'où de multiples possibilités
d'erreur par omission, comme, dans l'autre sens, toutes les possibilités
de données malveillantes infondées. Si cette éradication
est difficile à organiser par l'Association de Race, elle peut par contre
se réaliser au niveau de quelques éleveurs motivés qui
se font confiance et échangent leurs données : c'est comme cela
que le problème s'est nettement amélioré ces temps-ci chez
le Tervueren. Il peut cependant reprendre de l'ampleur si on ne se méfie
pas. Il n'est pas absent du Groenendaël, où il est peut-être
en augmentation, mais semble par contre épargner le Malinois.
5- Il existe d'autres paramètres concernant la santé qui peuvent
constituer des plus pour la future fondatrice ou la future lignée : la
LONGÉVITÉ, la PROLIFICITE, en un mot la RUSTICITÉ : il
ne faut pas négliger cet aspect.
6- Il existe des tares très rares, comme par exemple les anomalies OCULAIRES,
tellement rares que la question se pose de l'intérêt d'un dépistage
systématique. De plus en plus de vétérinaires ont une formation
en ophtalmologie et savent dépister une cataracte à l'occasion
d'une consultation de routine.
Beaucoup, de "jeunes éleveurs" sous-estiment
L'IMPORTANCE DU CARACTERE, tout passionnés qu'ils sont par des espoirs
de grandes victoires dans les plus grandes compétitions de beauté.
C'est une lourde erreur car le BON CARACTERE a été et est un élément
essentiel de la capacité de perpétuation des lignées, un
facteur essentiel d'influence. Les exemples abondent de sujets très brillants
en beauté qu'on ne trouve plus dans aucun pedigree aujourd'hui. A l'inverse,
si l'on considère les 5 principaux reproducteurs Grcenendaêls des
30 dernières années que me semblent être R. E. JERRY de
lamara, R.E. ONIX du Chemin des Dames, R.E. VEGA du Chemin des Dames, R.E. Ch.
LOUKY des Séveriers et R.E. Ch. KADOUR de la Quièvre, on constate
que tous les cinq avaient un excellent caractère qu'ils ont de plus souvent
transmis. Le "jeune éleveur" doit absolument comprendre qu'il
risque fort de perdre son temps ,s'il ne s'attache pas à produire des
sujets au CARACTÈRE ÉQUILIBRE, aptes à satisfaire le propriétaire
de 1997 qui veut un chien polyvalent, à l'esthétique séduisante
mais aussi parfait compagnon de la maison, aimant les enfants, parfaitement
sociable tout en sachant garder parfois, à bon escient, un certain côté
dissuasif, qu'il peut emmener au bois faire le footing du dimanche matin, sans
problème en liberté au milieu des gens et d'autres chiens, ou
avec lequel il peut s'adonner à des sports qui ne peuvent que se développer
tels l'Agility, facilement abordable sans être un caid du dressage. Ces
exigences sont de plus en plus fortes et l'éleveur qui les néglige
s'expose à
1- Se démotiver lui-même en ne pouvant rien faire avec ses chiens,
y compris en exposition, où le caractère a une incidence non négligeable
sur la présentation et donc le jugement, et, a fortiori, lors des épreuves
de sélection caractérielle qui vont écarter ces sujets
de possibilités de titres de "sujet recommandé".
2- De vives insatisfactions auprès de ses acquéreurs, sources
de souc1 pour lui et de perte de notoriété pour la Race, donc
de perte de marché indispensable à l'épanouissement des
élevages, et aussi source de non motivation pour ce propriétaire
qui risquera de ne pas se rendre à sa première exposition et de
ne pas rentrer dans le circuit de la sélection.
3- Limiter ses possibilités d'influence à l'étranger où
l'on est particulièrement exigeant en matière de caractère,
que ce soit dans les pays anglosaxons, germaniques ou nordiques.
Le caractère qu'il faut fuir est celui du "peureux-nerveux-asocial",
qui se transmet toujours très fort et se paye longtemps. Il ne faut pas
écouter ceux qui disent "mon chien a été cassé
étant jeune sinon il aurait un bon caractère" : on constate
presque toujours une génération plus tard que les produits sont
pareils ! Pour évaluer le caractère il faut s'exercer l'oeil et
l'esprit, voir le chien vivre, voir ce qu'il sait faire, en particulier quels
sont ses résultats devant les tests organisés par le Club, le
TAN et le Test de Caractère. Un test indis pensable est celui de la sociabilité
: il ne faut pas prendre un produit d'un chien qu'an ne peut pas caresser Il
est des situations où il est particulièrement difficile de se
taire une idée du caractère, par exemple lorsqu'il s'agit de chiens
de chenil qui ne sont jamais sortis : là on prend des risques. Il est
difficile de faire la part des choses entre un caractère timide par absence
de socialisation ou d'origine génétique. il est bien clair que
l'exigence, forte, de caractère, qu' on décrit ici n'est pas du
tout la même que les exigences spécifiques des lignées destinées
à la compétition à haut niveau en ring. On ne peut pas
demander tout à tous les chiens et il faut bien admettre qu'il existe
dans la Race des populations à destination différente, ce qui
n'est pas un mal dans la mesure où cela préserve our le Iong terme
un potentiel important de dispersion génétique, gage d'ada tabilité
ultérieure. Notre "jeune éleveur" a ainsi queues éléments
pour prendre en compte les considérations de santé et de caractère
chez sa Mure acquisition : il lui reste à l'évaluer sur ce qui
pouvait paraître a priori à beaucoup le seul critère, celui
de la valeur esthétique des parents et de la valeur de leur alliance
et, bientôt, à choisir un chiot dans une portée : le sujet
est vaste et justifie un développement ultérieur